Les pensées improbables


LA PHILOSOPHIE DANS LA PISCINE (Les pensées improbables de Ray Banana)
Pour certains c'est dans le boudoir, pour d'autres dans la piscine

mardi 30 octobre 2012

La deuxième mort du Bounty

En tant que résident de Pitcairn (où il croise quotidiennement les descendants des mutins du Bounty), Ray Banana ne peut que s'attrister du destin décidément tragique du célèbre navire.





Le Bounty original termina sa carrière le 23 janvier 1790, brûlé  à Pitcairn par les mutins pour échapper aux recherches.
Sa réplique exacte fut construite en 1960, suivant les règles de l'art et parfaitement navigable, pour les besoins du film Mutiny on the Bounty, dont Marlon Brando fut la vedette.


Elle vient de sombrer aur large des côtes de la Caroline du Nord, une autre victime de l'ouragan Sandy.



jeudi 25 octobre 2012

Sur qui on tire? (suite)

Dans le roman de Steinbeck, titre original The Grapes of Wrath, le dialogue se poursuit ainsi:



— J’sais pas. Peut-être bien qu’il n’y a personne à tuer. Il ne s’agit peut-être pas d’hommes. (...)
Et ailleurs:
Une banque n’est pas comme un homme. Pas plus qu’un propriétaire de cinquante mille arpents, ce n’est pas un homme non plus. C’est ça le monstre (... ) Ce n’est pas nous. C’est le monstre. Une banque n’est pas comme un homme.
— Oui, mais la banque n’est faite que d’hommes.
— Non, c’est là que vous faites erreur... complètement. La banque ce n’est pas la même chose que les hommes. Il se trouve que chaque homme dans une banque hait ce que la banque fait, et cependant la banque le fait. La banque est plus que les hommes, je vous le dis. C’est le monstre. C’est les hommes qui l’ont créé, mais ils sont incapables de le diriger.



La guerre contre les machines a commencé.

lundi 22 octobre 2012

Sur qui on tire, alors?

Espagne, Grèce, Italie, Portugal (France bientôt?), on peut remarquer que les peuples d'Europe qui souffrent le plus de la crise sont les producteurs et buveurs de vin. A l'exception des Irlandais, les buveurs de bière, Anglais, Hollandais, Allemands (dont on peut considérer la production vinicole comme anecdotique) semblent encore relativement épargnés.

Pour marquer sa solidarité avec ces enfants de Bacchus, Ray suggère qu'une lecture, ou re-lecture, des Raisins de la Colère, le brûlot de John Steinbeck, ne serait pas inutile.
Voire le visionnage du film qu'en a tiré John Ford, scénario de Nunnally Johnson, d'où est extrait le dialogue ci-dessous:


L’HOMME EN CRAVATE (agacé)
Ça je n’y peux rien. Tout ce que je sais c’est que j’ai reçu des ordres... 
On m’a dit de vous dire que vous devez partir, et c’est ce que je vous dis.

Muley Graves retient sa colère (Muley, un voisin des Joad, la famille héroîne de l'histoire, est face à un col blanc de la ville qui est venu lui signifier son avis d'expulsion)
MULEY
Quitter ma propre terre, c'est ça?
L'HOMME
Ne me jetez pas la pierre. Ce n'est pas ma faute à moi.







LE FILS DE MULEY
La faute à qui alors?
L’HOMME

Vous savez bien à qui appartient la terre : 
La Shawnee Land and Cattle Company.

MULEY

C’est qui, la Shawnee Land and Cattle Company?


L’HOMME
C’est personne. C’est une société.
LE FILS
Ils ont un président, pas vrai? 
Ils ont quelqu’un qui sait à quoi ça sert, un fusil, pas vrai?

L’HOMME
Mais ce n’est pas de sa faute à lui. 
C’est la banque qui lui dit ce qu’il faut faire.

LE FILS
Bon, elle est où la banque?

L’HOMME
À Tulsa. Mais ce n’est pas la peine de s’en prendre au banquier. 
Il n’est rien qu’un directeur, et rendu à moitié dingue lui-même 
à essayer de se conformer aux ordres qui viennent de là-bas dans l’Est. 



MULEY 
(complètement démonté)

Mais sur qui on tire, alors?